Le nom "TOILE DE JOUY" est bien connu de tous au point d'être devenu un onomastisme comme frigidaire, bic et poubelle. lLes motifs de nos toiles cirées sont issus des TOILES DE BEAUTIRAN dont voici l’histoire.

Les indiennes importées d'Indes par les compagnies portugaises, sont déjà réputées dans des cercles  limités des la fin XVIe siècle. Elles deviennent populairement connues en France depuis leur importation par la Compagnie des Indes créée en 1664. L’engouement pour ces toiles peintes aux riches couleurs et aux motifs souvent exotiques et nouveaux, existent donc, à la Cour de Louis XIV. 

APPARITION DES INDIENNES, FUTURES TOILES DE JOUY

Les indiennes importées d'Indes par les compagnies portugaises, sont déjà réputées dans des cercles  limités des la fin XVIe siècle. Elles deviennent populairement connues en France depuis leur importation par la Compagnie des Indes créée en 1664. L’engouement pour ces toiles peintes aux riches couleurs et aux motifs souvent exotiques et nouveaux, existent donc, à la Cour de Louis XIV. 

A voir le MUSÉE D'IMPRESSION SUR ETOFFE DE MULHOUSE

LA MODE DES INDIENNES, FUTURES TOILES DE JOUY

Cette affaire de mode va connaître un destin très particulier. Louvois fait édicter en 1686 un arrêt de prohibition de ces toiles, qu’elles soient peintes aux Indes ou « contrefaites dans le royaume » pour protéger les soyeux de Lyon. Cette interdiction durera… 73 ans.

La rareté des indiennes que seules les astuces et la contrebande (celle de Mandrin, par exemple) permettaient d’acquérir fait des toiles Un objet de transgression que chacun veut acquérir ; une transgression sans grand risque apparemment, grâce au dynamisme des foires bordelaises de mars et d’octobre. Bien qu’interdites, les indiennes, un rapport d’inspection indique que « toutes les familles en sont vêtues, du domestique au père de famille ».

1760 - CREATION DE LA MANUFACTURE DE JOUY-EN-JOSAS PRÈS DE VERSAILLES.

Ainsi, à compter de 1759, l’interdiction étant levée, le champ est libre pour de nouvelles aventures industrielles.

On voit donc se créer plusieurs manufactures, dont beaucoup ne dureront pas, notamment pas défaut de compétences, l’interdiction ayant supprimé métiers et formations devenues inutiles. En 1759, il n’y a plus d’indienneurs en France.

Les manufactures qui font chemin sont dirigées et animées par des étrangers, particulièrement venus de Suisse. C’est l’époque du lancement de l’activité française de Frédéric Oberkampf, âge de 25 ans, qui va créer la plus grande activité industrielle d’indiennage, celle des toiles de Jouy, dont le nom est devenu générique.

1792 - naissance des toiles de beautiran près de bordeaux.

Meiller, indienneur suisse de neufchâtel, connaissant le modèle de réussite de la manufacture de Jouy, organise, dans un contexte très différent puisque nous sommes en pleine révolution, le lancement de sa manufacture, à partir de sa compétence technique.

Le village de Beautiran présente plusieurs avantages, ruisseau (les imprimeurs sont gourmands en eau) de grands champs pour le séchage des toiles, mais avant tout sa proximité avec Bordeaux.

Bordeaux, port négrier, n’a pas de manufacture proche, contrairement à Nantes. Les toiles sont une monnaie d’échange majeure pour acquérir en Afrique les esclaves menés aux Amériques, et les négociants de la traite doivent donc se procurer des étoffes qui viennent d’autres manufactures.

L’opportunité d’une création locale est à saisir, justement à ce moment, puisqu’en 1792, on connaît plusieurs années successives d’expéditions nombreuses et réussies, et qu’on ne voit guère de raison que le commerce de l’esclavage ne dure pas. Bien au contraire, on peut voir dans les fortunes et la promotion sociale des négociants qui s’y livrent un gage de réussite financière et d’accès à un statut supérieur…

Beautiran imprimera des motifs destinés exclusivement aux rois africains - des dessins plus ou moins naïfs d’animaux d'Afrique imprimés en bleu indigo. En 2010, une dame de Castillon-la-Bataille, Gironde, se souvenait d’avoir eu son lit d’enfant habillé de ces toiles-là.

Ainsi naquit la manufacture d’impression sur étoffe de Beautiran qui déclina à partir de 1814 avec l’interdiction de la traite.

Lit à l'Ange aux environs à Castillon-la-Bataille.

Motif "la côte des deux amants"

ce lit était un lit de mariage

Motif : l'Art d'Aimer

lin et coton

Motif : la lessive savoyarde

coton doublé de chanvre

* extrait de

«L’incroyable aventure des indiennes de Beautiran» par Jean Rembert, illustration Sophie de Boissieu (en vente chez Amazon).

Un musée existe à Beautiran que vous devriez visiter si vous vous intéressez à ces toiles :

https://villamaglya.fr/

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Sophie MORIN de Boissieu
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